Pour ceux qui sont dans le besoin

Portefeuille de Vinnie (Vinnie's Wallet) pour offrir des prêts aux personnes dans le besoin

PAR MICHAEL SWAN, THE CATHOLIC REGISTER
22 mars, 2012


La Société Saint-Vincent-de-Paul et les Sœurs Ursulines de Chatham, en Ontario, ne vont probablement pas entamer l'industrie des prêts sur salaire de 2 milliards de dollars par année au Canada, mais ils vont rivaliser à leur manière.

Le 1er mai 2010, les Sœurs Ursulines ont utilisé 20 000 $ pour lancer une entreprise de microfinance appelée Poche d'Angela (Angela's Pocket). Ayant des liens étroits avec le Centre des femmes et le Centraide local, Poche d'Angela a prêté environ 8 000 $ en petits prêts à des femmes qui, autrement, n'auraient pas pu recueillir de l'argent. Les prêts couvrent tout, depuis le retour à l'école jusqu'aux appareils ménagers de base. Aujourd'hui, la conférence St. Vincent de Paul de Chatham veut se lancer dans le boom du microcrédit local en offrant un service similaire aux hommes. Ils prévoient d'appeler leur portefeuille de prêt «Portefeuille de Vinnie».

Le président de Saint Vincent de Paul à l'Ontario, Jim Paddon, parcourt sa ville natale de Chatham et frémit devant la prolifération des vitrines de prêts sur salaire. Avec des frais d'intérêt juste en dessous de la limite du code criminel de 60 pour cent, plus les frais d'encaissement de chèque, les frais de transaction et les frais de courtage, un prêt sur salaire peut coûter très cher.

"L'une de nos plus grandes préoccupations est ces magasins de Money Mart," dit-il. "Peut-être que le taux n'est pas trop mauvais au début, mais si l'on ne le rembourse pas à temps le taux d'intérêt est astronomique."

Paddon veut donner une alternative aux gens. Pour l'instant, ni Poche d'Angela ni Portefeuille de Vinnie ne retirent des affaires des opérations de prêt en magasin. Pour être admissible à un prêt Poche d'Angela, un client ne doit pas être admissible à un prêt bancaire. La plupart des clients de Poche d'Angela n'ont pas de fiche de salaire, déclara la directrice commerciale de la communauté des Ursulines, Tafa Burd.

Les clients qui empruntent Poche d'Angela prennent plus que l'obligation de rembourser. Ils doivent avoir un plan pour bâtir un meilleur avenir. «Nous ne donnons pas seulement de l'argent à ces femmes et les envoyons à la porte», déclara Burd. "Nous les habilitons à prendre des décisions."

Un prêt de 200 $ peut faire une grande différence pour un client de Poche d'Angela, déclara Burd. Dans un cas, une mère célibataire a été acceptée dans un programme collégial mais n'avait pas d'argent pour couvrir les frais accessoires. Le fait de remettre sa vie sur les rails avec un retour à l'école est un bon investissement, déclarait-elle.

«Nous lui apprenons à pêcher», a-t-elle dit.

Le portefeuille de Vinnie fait partie d'un nouvel accent mis sur la tentative de faire des changements systémiques au nom des pauvres, déclara Paddon. "Nous continuerons certainement à faire des œuvres caritatives pour répondre à ce que vous appelez les symptômes et les résultats de la pauvreté, mais nous devons examiner certaines des causes", disait-il. "Pouvons-nous changer les systèmes, pouvons-nous changer les choses pour sortir les gens de la pauvreté, leur donner un peu d'espoir?"

Il y a deux ans, la Société ontarienne de Saint-Vincent-de-Paul a créé un fonds de 20 000 $ pour lancer de nouveaux projets qui visent un changement systémique. Cette année, le conseil provincial doublera ce montant à 40 000 $. "Il nous faut joindre l'acte à la parole", déclara Paddon.

Contrairement à une société de prêt sur salaire, il n'y aura pas d'opération de vitrine pour Vinnie's Pocket à Chatham. "Si nous faisons passer le mot dans la communauté, nous aurons des gens qui viennent à nous", déclara Paddon. "Nous continuerons avec cela tant qu'il y aura des fonds."

L'expérience de la microfinance dans le monde, à commencer par la Grameen Bank établie au Bangladesh en 1976, montre que les petits prêts accordés aux pauvres sont généralement remboursés. Néanmoins au début, Poche d'Angela a jusqu'ici recueilli 4 500 $ sur les 8 000 $ qu'elle a prêtés.

La microfinance n'est pas le seul moyen pour la Société Saint Vincent de Paul de changer son approche pour aider les pauvres. La Société a maintenant un comité de prise de position et un comité de communication. "Nous essayons également d'organiser des réunions avec différents niveaux de gouvernement, nous avons des gens qui sont très bons dans ce domaine", déclara Paddon.

Après une expérience réussie avec un chapitre sur les jeunes à Windsor, en Ontario, le conseil provincial veut élargir son rayonnement auprès des jeunes. Avec environ 5 000 membres à travers l'Ontario, la société aimerait se développer en particulier dans les régions franco-ontariennes du Nord de l'Ontario, déclara M. Paddon.

"Nous devons vraiment nous concentrer sur différents projets, des choses que nous pouvons faire", a-t-il déclaré. "(Saint Vincent de Paul) a cru en l'action d'abord, puis en paroles, je pense que nous devons démontrer qu'il y a des choses que nous pouvons faire."